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French Bashing

Special feature : Glenn Beck’s hatred of the French

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8 thoughts on “French Bashing”
  1. Bonsoir, j’aimerais poster ici ma réaction au film Madagascar 3. Au passage, je n’ai pas vu sur votre site de rubrique ‘French bashing au cinéma’ avec une liste des films et des séries qui le pratiquent. Y en a-t-il une ?

    Madagascar 3 :

    J’ai fait l’erreur d’emmener ma fille voir ce film, pensant que je passerais un bon moment avec elle. Que techniquement parlant cette animation soit bien réalisée, comme toutes celles du genre, n’est pas la question. Ça n’est qu’un film anti-Français de plus. Et visiblement, à en juger par les réactions enthousiastes de Français laissées sur divers sites, ça n’a pas l’air d’émouvoir grand monde.

    Pour ma part, je suis consterné une fois de plus de voir que peu de personnes relèvent se fait et s’en indignent. Comment peut-on être à ce point déconnecté des réalités politiques, voir un film qui insulte tout du long votre identité, et trouver ça super ? Le ‘French bashing’, à mes yeux, ne sont pas juste des blagues inoffensives plus ou moins légitimes, qui s’inscriraient dans le contexte d’une rivalité politique passagère. C’est l’expression d’un racisme : un racisme socialement acceptable aux États-Unis, là où aucun autre ne l’est, et qui est en train de s’installer dans le paysage audiovisuel globalisé, hors contexte politique, de façon permanente.

    J’aimerais insister sur ce point : les Français qui pensent que le showbiz Américain s’amuse sympathiquement avec eux, façon clin d’œil, comme participant à une autocritique de la France se trompent. Ils se font avoir par l’impression de familiarité bon enfant qui émane du cinéma Américain et de ses icônes commerciales populaires, omniprésentes dans leur vie. Cette logique d’infériorisation de notre identité a su insidieusement s’intégrer à notre société, aidée en cela par des intérêts commerciaux, au point où beaucoup d’entre nous en viennent à la voir comme une donnée intérieure, une critique humoristique à la Française. Il n’en est rien.

    Ce harcèlement émane d’un corps étranger dominant et belliqueux pour qui seuls comptent les USA. Il vient de gens qui ignorent, méprisent ou haïssent la France, ses gens, son histoire, sa culture, et par dessus tout sa politique, pour n’en retenir que les clichés les plus avilissants et les plus dégradants. Ces films ne sont pas conçus pour rire avec vous et pour vous faire rire, ils ont pour fonction d’humilier la France et de la désigner au monde entier comme un objet de moquerie, voir de persécution.

    Pas votre problème ? Les écrans de toutes tailles éduquent l’humanité. Hollywood, c’est l’école d’une bonne partie de la planète. Avez-vous déjà vu ce documentaire montrant une classe d’école Allemande vers la fin des années 30, où le prof Nazi éduquait ses élèves sur les juifs en faisant des grimaces : « ils sont laids, ils puent, etc. » Ce à quoi les élèves répondaient par des rires. Si les Allemands, à l’époque, avaient fait des films divertissants et animés, trouveriez-vous normal que des juifs soient allé les voir au cinéma pour s’en amuser et se moquer d’eux-mêmes ? Ou des noirs et des arabes avec des films coloniaux dégradants ? Alors pourquoi n’est-ce pas la même chose pour nous ?

    J’évoquais l’éducation pour la haine des juifs, mais la motivation est similaire. A l’époque, Français et Allemands se haïssaient, mais entre les deux guerres, s’en prendre ouvertement l’un à l’autre était trop dangereux. Alors les Allemands se sont mis à taper sur les juifs. Dans un très bon article traitant du même sujet et datant de 2006 (1), le journaliste Américain William Arnold citait le cinéaste Jim Jarmusch: « Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamique, mais nous avons peur de les caricaturer dans les films […], alors nous nous en prenons aux Français. Ils font une cible facile. » Ce à quoi le cinéaste Oliver Stone ajoutait « Et ce qui n’arrange rien, c’est que les Français ne bronchent pas. »

    A l’origine des sentiments anti-Français aux USA, on trouve notamment de vieilles rivalités entre des nations protestantes comme l’Angleterre, la Hollande et l’Allemagne, avec celles catholiques comme la France, qui avec le temps se sont inscrites dans l’inconscient collectif comme une sorte de réflexe. Mais ce qui se passe aujourd’hui a surtout commencé avec l’attitude de défiance théâtrale de de Gaulle face aux USA. Après avoir sérieusement irrité les alliés durant la guerre, de Gaulle a choisit de faire double jeu avec l’Union Soviétique, d’expulser l’Otan de Paris et de lâcher la jeune nation Israélienne en faveur d’une politique pro-Arabe, qui a perdurée. L’antipathie viscérale d’une partie d’Hollywood, -très- pro Israélienne, vient de là. En s’amusant à rejouer l’acte de de Gaulle, Chirac a mit le feu aux poudres. Désormais, une partie de l’Amérique du showbiz, des affaires, des médias, de la politique et de la rue, s’est donné pour réflexe de nous haïr.

    Depuis, Hollywood s’est aperçu qu’il y avait en prime un marché pour ce type de produit, avec un public réceptif, prêt à s’amuser d’un racisme convenable dans un monde autrement verrouillé par le politiquement correct. Ce qui fait aussi le jeu de Washington. Les politiciens Américains se servent du bouc émissaire Français afin de détourner l’attention du public des crises domestiques et des bodybags qui reviennent d’Iraq.

    Un journaliste Français remarquait que depuis Pearl Harbour, Hollywood ne s’était jamais à ce point investi dans un tel programme d’agression systématique ciblé contre une nation particulière. Depuis la Matrix 2 des frères Wachowski, les films racistes anti-Français sont légions. Ils sont aussi multi culturels. La Chine, comme le reste du monde, est édifiée sur le thème : dans Rush Hours 3, avec Jackie Chan, lorsque l’un des vilains asiatiques est capturé, il se met à bafouiller quelques mots en Français. Le coéquipier de Chan lui jette : « Cesse de t’humilier ! »

    Avec Master and Commander, là où le roman d’O’Brian mettait en scène un vaisseau ennemi Américain, les producteurs du film ont souhaité ne pas offenser le public de ce pays. Le vaisseau devient Français : « C’était bien plus intéressant ! » déclarait Weir. Citons encore Nous Étions Soldats, qui m’avait profondément offensé dans son traitement méprisant des soldats Français d’Indochine. Et il en est peu des nombreuses séries Américaines qui n’ai pas au moins un épisode où les Français sont caricaturés de façon dégradante. La liste est longue (voir l’article de William Arnold ci-dessous, pour la seule année 2006). Tout ça venant d’une nation empire qui ne tolérerait jamais, ne serait-ce qu’un seul film étranger osant insulter son identité de la sorte, ou interpréter un épisode sensible de son histoire son un angle condescendant.

    Honte aux acteurs tels Lambert-Wilson (the Matrix) et Jean Reno (Flushed Away), pour ne citer qu’eux, qui y collaborent. Honte aussi aux cinémas Français qui les projettent en salle.

    La phase active de l’opposition politique de la France, outre qu’elle serait légitime si ce monde était vraiment libre, est passée depuis longtemps. Elle date de Chirac. Mais Madagascar 3 constitue un exemple de plus d’une persécution qui va continuer tant qu’il n’y aura qu’une minorité pour la dénoncer.

    (1) http://www.seattlepi.com/ae/movies/article/In-Hollywood-s-eyes-the-French-are-a-foreign-1214252.php

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